Une vie numérique sans recourir aux « GAFAM » est-elle possible ?

  • 1 juin 2022

Causes Communes

Manuel ZWYSSIG
Conseiller municipal Ville de Genève
Responsable de service « Qualité et Risques; Technologie et Communication »

L’acronyme « GAFAM » désigne les cinq entreprises dominantes sur ce marché. Comment y échapper ? Examinons les possibilités, l’une après l’autre.

Google (aujourd’hui une filiale du groupe Alphabet) est apparu à la fin des années 1990, lorsqu’on se préoccupait plus d’un éventuel bug de l’an 2000 que de l’efficacité des moteurs de recherche. Depuis, comme on sait, c’est devenu bien plus qu’un moteur de recherche : messagerie, calendrier, outils cartographiques, plateforme vidéo, système d’exploitation pour téléphone mobile, analyste et revendeur de données de navigation et tant d’autres utilisations souvent « gratuites », c’est-à-dire qu’on ne paye rien, tant qu’on accepte que le moteur de l’aspirateur à données personnelles continue à tourner à plein régime. 

Alors quelles sont les alternatives ? Heureusement, elles sont nombreuses. Malheureusement, elles restent dans l’ombre du géant qui s’est imposé par son omniprésence et la simplicité d’utilisation de ses outils. Voici tout de même quelques pistes.

Recherche : StartPage, DuckDuckGo, Qwant, Ecosia, la Bibliothèque de Genève.

Messagerie, contacts, calendrier : Infomaniak, ProtonMail

Cartographie : OpenStreetMap, Organic Maps

Système d’exploitation pour téléphones mobiles : LineageOS

Plateforme vidéo : PeerTube

Navigateur web : Firefox

Statistiques de site web : Matomo

Apple a réussi a s’imposer en tant que fabricant de matériel informatique haut de gamme. Ses logiciels sont en général étroitement liés à ses produits dont la principale valeur ajoutée réside dans un design épuré et une simplicité d’utilisation. 

Il y a bien sûr de très nombreuses alternatives, mais une fois qu’on est entré dans le club, il peut paraître difficile d’en sortir.

Téléphones : Fairphone, ou pourquoi pas un bon vieux «dumbphone» pour celles et ceux qui veulent se déconnecter un peu de temps en temps.

Ordinateurs : un portable d’occasion de chez itopie (avec linux préinstallé)

Facebook (groupe Meta) s’est imposé en tant que fournisseur d’outils de communication numériques (facebook, instagram et whatsapp) «gratuits». Avec une telle position dominante, le principal obstacle pour en sortir est en général la «FOMO» (fear of missing out), donc la peur de manquer quelque chose. 

Heureusement, des alternatives sont là, et de plus en plus de personnes y recourent.

Réseaux sociaux : Diaspora, Mastodon, le café en bas de chez vous

Messagerie : Threema, Signal

Amazon a propulsé son fondateur sur la liste des 3 hommes les plus riches du monde (et sur cette liste, il n’y a pas de femmes avant la 15ème position…). Cette plateforme de vente par correspondance s’est imposée un peu partout, avec près de 800’000 employés humains et de plus en plus de robots. Le modèle marche si bien, qu’il est copié dans le monde entier (Digitec Galaxus, propriété de Migros, propose des services similaires en Suisse). 

Les alternatives locales sont nombreuses, mais gardons à l’esprit que la livraison de matériel devant notre pas-de-porte a un impact considérable sur le trafic dans nos rues.

Livres : vos librairies et bibliothèques de quartier

Électronique : d’occasion si possible

Alimentation : épiceries avec produits locaux, paniers de légumes en abonnement

Microsoft a pu tranquillement garder sa position dominante dans l’édition de logiciels. Comme beaucoup d’autres acteurs de ce domaine, il a transformé les licences en abonnements, s’assurant ainsi des revenus stables et de nombreux clients captifs, surtout lorsqu’il s’agit d’entreprises et d’administrations. Les alternatives existent et sont relativement simples à mettre en œuvre pour une personne.

Système d’exploitation : Linux

Suite bureautique : LibreOffice, kDrive

Maintenant, à vous d’essayer !

Télécharger le journal entier en PDF